Street Chairs - 2018

Un espace, deux roues, une planche de bois, l’exercice est clair, les mêmes mots, chacun construit une phrase. Avec la construction on peut ouvrir le dialogue, chacun peut prendre la parole, l’objet permet d'ancrer les choses de les rendre palpable. Créer des objets c’est créer une relation. 

Une chose frappante quand on marche dans les rues de Tunis ce sont ces chaises, bricolé, rafistolé, arrangé avec les petites techniques du quotidien. C’ est un art de vivre comme dit Michel de Certeau. L’invention du quotidien, la manière dont on détourne les objets mais aussi la ville a une plus grande échelle. Cette relation organique, avec les moyens du bord que l’on a avec l’espace que l’on habite est une forme d’expression, presque toujours dans l'économie de moyen ce qui rend cela particulièrement poétique.

Une fois je Bab el Khadra, l’assise et le dos de la chaise étaient complètement défoncé, mais la structure était encore la. il y avait une pile de carton sur l’assise. Le carton était enfoncé et avait pris avec le temps la forme des fesses de la personne. Je me suis arrêté, ca a suscité beaucoup d’imaginaire. J’ai pris la photo, l’homme qui était la, m’a dit: pourquoi tu prend ca en photo? J’ai dit c’est intelligent, il m’a sourit. 

C est tout un langage, les matériaux, leur origine, le pois du corp, c’est comme un tableau ou un portrait de la personne qui non seulement a fait cette objet mais aussi l’utilise quotidiennement. La personne s’exprime, juste par besoin, sans luxe. Tous le monde dans la rue sais que c’est la chaise de Mr x. C’est important de partager cette imaginaire, un art du quotidien.